Les NOx sont les oxydes d'azote rejetés dans l'air par le trafic routier, responsable, en France, de 75 % de ce type de rejet. En travaillant sur un brevet initialement déposé par Mitsubishi, Eurovia (filiale de Vinci) a eu l'idée d'appliquer à la route une technologie déjà mise en oeuvre dans ses murs antibruit. « En laboratoire, on obtient une destruction de 85 % à 90 % des NOx », affirme Michel Mazé, directeur du centre de recherche de Mérignac. Dans des conditions réelles d'utilisation, il reconnaît volontiers une efficacité moindre, même si « les pics de pollution, précise-t-il, sont écrêtés ».
Concrètement, pour fabriquer ce revêtement routier particulier de 3 à 7 cm d'épaisseur, on incorpore à un enrobé poreux classique un « coulis à base de ciment » contenant du dioxyde de titane (Ti02). Cette pâte remplit les vides de l'enrobé, le Ti02, au contact de l'air, piégeant les NOx.
Il y a de six à huit kilos de TiO2 par mètre carré d'enrobé, ce qui met actuellement son prix deux à trois fois plus cher qu'un enduit routier traditionnel.
Au Japon, la méthode a déjà été appliquée sur des pavés et des trottoirs. Des essais grandeur nature qui ont permis de mesurer une baisse de 60 % de la pollution atmosphérique.
Un grand groupe mondial comme Huntsman Tioxide, pour produire une partie des 4 millions de tonnes de TiO2 fabriquées chaque année, rejette notamment dans l'air du dioxyde et du monoxyde de carbone, ainsi que des oxydes de soufre et d'azote. Le bilan écologique de cette opération sera-t-il vraiment un progrès pour l’environnement ? Avant tout, pour limiter la pollution, il faudrait mieux apprendre à se passer de la voiture !
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