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dimanche 3 décembre 2006

Le piège meurtrier du coton OGM indien

Darli, petit village d’intouchables d'Inde, au milieu d’une plaine fertile, une banderole prévient qu’ici, champs et hommes sont à vendre. Aucun acheteur sérieux ne s’est encore présenté : Darli a d’abord voulu lancer un appel de détresse, avant qu’un de ses kisans (paysans) ne commette l’irréparable. Chaque année, tout autour du village, des centaines de planteurs de coton se donnent la mort. Le nombre de suicides a explosé depuis 2002, année de l’introduction en Inde du coton OGM. L’Etat du Maharashtra a recensé près de 4100 morts volontaires en 2004, cinq fois plus que dans les années 1990. Dans la seule région de Nagpur, une organisation locale de kisans dénombre plus de 900 suicidés depuis la mousson de l’an dernier. 71% d’entre eux avaient tenté l’expérience de la culture transgénique. Beaucoup ignoraient les risques encourus Le coton transgénique "BT" de Monsanto est identique à une graine classique, en dehors d’un petit bout d’ADN prélevé sur une bactérie tueuse d’insectes.
Capable d’éliminer certains vers rongeurs, le BT permet de se passer de plusieurs épandages d’insecticide chimique par récolte. Cette propriété constitue un plus pour la santé ; ses bienfaits sur les finances des kisans sont bien plus discutables. La "graine américaine" miraculeuse, qui promettait aux paysans une jolie culbute grâce aux économies d’insecticide, a fait trébucher des milliers de villages dans la misère. Lors des semailles de 2005, Dinesh Bharat Rane s’est endetté un peu plus pour acquérir des graines BT. Début juin, il s’est tué en avalant un insecticide. Sans tracteur et presque toujours sans irrigation, les kisans ne pouvaient pas approcher les rendements des planteurs d’OGM américains et chinois. Dans les régions cotonnières, les murs des bazars agricoles sont recouverts de publicité pour les OGM. Dasharoo Goma Atram, un intouchable de 52 ans, s’est pendu au toit de sa case en mai. Urkudabaï, sa femme, répète que les vers ont dévasté une partie de la récolte, malgré le BT. Le paysan n’avait pu se payer que des "graines américaines" de contrebande.
Personne ne l’a prévenu que ces descendants illicites de graines OGM perdent souvent leur propriété insecticide au bout d’une à deux générations.
Comment contrôler l’expansion des cultures transgéniques face à une contrebande aussi vaste ? Sous couvert d’anonymat, un haut fonctionnaire du ministère indien de l’Agriculture juge que seules des OGM stériles peuvent encore empêcher les paysans de revendre leur graines. Surnommées "Terminator" par les écologistes, ces plantes incapables de se reproduire sont proscrites par la convention des Nations unies sur la biodiversité. Pour l’instant. Cette interdiction est combattue par les Etats-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. L’expansion des cultures d’OGM pirates leur donne du grain à moudre. Monsanto a bon espoir : la firme vient de racheter en août le brevet "Terminator". L’environnement pourrait être la dernière victime de l’introduction ratée du coton OGM en Inde. Très peu de planteurs de BT savent qu’ils doivent ceinturer leurs champs de plants non-OGM, pour empêcher la dissémination des transgènes dans la nature, transportés par le pollen. La culture quasi-exclusive du BT dans de nombreuses régions devrait faire apparaître des insectes nuisibles mutants, capables de résister à l’insecticide transgénique.
Le délai est de "trois à quatre ans", annonce Keshav Kranthi, directeur de programme à l’Institut central indien de recherche sur le coton, basé à Nagpur. L’agriculture indienne est-elle en train de se moderniser au dépend d’une multitude de communautés de kisans démunies et incapables d’investir ? L’Inde vit depuis peu l’un des plus vastes mouvements de concentration agricole de son histoire. Les géants de l’industrie, à commencer par la famille Tata, rachètent les terres par dizaines de milliers d’hectares pour y mettre en place la standardisation et les rendements d’échelles qui ont fait leurs preuves aux Etats-Unis, en France ou au Brésil. Les usuriers auxquels la majorité des petits planteurs ruinés ont désormais affaire revendent volontiers les terres de leurs débiteurs devenus insolvables. De là à voir un lien de cause à effet...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

meutrier, rien que ça, hébé!c'est ouf alors !