Prenons l'exemple de la consommation des produits pétroliers. Le Service des essences des armées distribue chaque année environ 1 200 000 m3 de produits pétroliers. Or, les mesures proposées concernent essentiellement la formation des 15 000 conducteurs du ministère à ce qu'il nomme "la conduite souple" ou "l'éco conduite" visant à réduire les consommations de carburant et à acheter des voitures plus économes... Sans être expert, on peut estimer que même si le ministère est gestionnaire du second parc national, derrière La Poste, avec près de 70 000 véhicules, une réduction sérieuse de sa consommation de produits pétroliers et d'émission de CO2 se joue prioritairement au niveau des avions de combats (Rafale et autre Mirage...) et de l'armement naval...
En fait, la principale mesure de ce "plan environnement" sera la réalisation chaque année d'un bilan environnemental du ministère. La première édition est prévue pour la fin de l'année 2008 et comportera un "bilan de ses rejets gazeux et liquides dans l'environnement, de ses productions de déchets, de ses consommations d'énergies et d'eau ainsi qu'un bilan carbone". Déchets nucléaires y compris ? Le document du ministère se garde bien de le préciser... Pourtant, calculer l'empreinte écologique de l'armée nécessite de prendre en compte de tels paramètres comme l'impact des 210 essais nucléaires réalisés par la France au Sahara et en Polynésie, l'impact des différents essais d'armes et plus globalement d'inclure aussi le bilan des entreprises travaillant pour la production d'armement... En effet, le ministère de la défense est le premier investisseur de l'État, le premier gestionnaire immobilier et foncier de l'État (264 000 hectares) et le deuxième employeur de l'État (430 000 personnes, auxquelles il faut rajouter environ 166000 travailleurs dans l'armement).
Les différents calculs de l'empreinte écologique de la France soulignent qu'une généralisation du niveau de vie moyen d'un Européen ou d'un Français à l'ensemble des habitants nécessiterait deux planètes supplémentaires. La prise en compte de l'impact des activités militaires et de leurs conséquences augmenterait à coup sûr ces estimations. De quoi créer un "indice de l'impact militaire" au côté notamment des différents indicateurs environnementaux et sociaux...
Extrait de « Silence » - Avril 2008
Patrice Bouveret - Observatoire des armements
Combien ça consomme ?
Les renseignements ne sont pas toujours faciles à trouver, mais voici deux exemples.
Avion de combat Rafale (Dassault) :
3,09 litres par kilomètre ou
309 litres au 100 km
(Source : http://www.nexter-group.fr/)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire