Pourquoi la France n’en fait elle pas autant et comment envisager un pays sans énergie nucléaire ?
La problématique de la production électrique nucléaire.
La production d'énergie nucléaire est un système centralisé ce qui implique des transports d'électricité sur des dizaines de milliers de kilomètres de lignes THT (Très haute tension). Ces lignes THT permettent de transporter le courant sur de grande distance en limitant les pertes mais elles sont vulnérables face aux évènements climatiques, comme ce fut le cas lors de la tempête de décembre 1999 et défigurent les paysages.
Depuis que l’on exploite cette technologie, de nombreux accidents se sont produits, cela à convaincu plusieurs pays de stopper leur programme nucléaire et de développer d’autres modes de production d’électricité.
L’accident le plus grave fut celui de Tchernobyl. Suite à une série d'erreurs humaines et en raison de défauts de conception, le réacteur n°4 subit une fusion du cœur puis une explosion provoquant la libération de grandes quantités de radio-isotopes dans l'atmosphère. Les autorités évacueront environ 250 000 personnes et plusieurs centaines de milliers d'ouvriers (600 000 environ), viendrons pour procéder au nettoyage de la zone qui restera inhabitable pendant des décennies. La plupart de ces « nettoyeurs » souffrent aujourd’hui de cancer ou de leucémie.
D’autres accidents graves se sont produits :
- 1957 URSS – Kyshtym : Rejets radioactifs très importants, au moins 200 personnes périrent, 10 000 personnes évacuées et une zone interdite de 250 km²
- 1979 USA Three - Mile Island : Fusion du cœur du réacteur
- 1957 Grande-Bretagne - Windscale : incendie 740 mille milliards de becquerels d’iode-131 sont été rejetés à l'extérieur)
- 1999 Japon - Tokaimura : introduction dans la cuve de décantation d'une quantité anormalement élevée d'uranium - réaction de criticité
- 1980 France - Centrale nucléaire de Saint-Laurent : accident et fusion de deux éléments combustibles du réacteur
- 2006 Suède - Oskarshamn : défaillance d’un système de secours de la centrale, un des constructeurs indique « C’est un pur hasard si la fusion du cœur n’a pas eu lieu »
Outre ces problèmes de sécurité, la question du stockage des déchets pour plusieurs millénaires avec un risque de contamination du milieu naturel est également un souci. Le risque d’un attentat terroriste sur des centrales qui ne sont pas conçues pour résister au crash d’un avion est également un problème.
De plus dans le coût du kilowatt nucléaire, le démantèlement des centrales et le stockage des déchets ne sont pas pris en compte, cela pourrait être déterminant pour prouver la non-viabilité des centrales.
Enfin l’extraction de combustible nucléaire ne fourni seulement 34% des besoins en Uranium, le reste provient du déstockage des armes nucléaires, filière qui à tendance à se raréfier.
Quelques chiffres :
La France exporte plus de 12% de sa production électrique.
En 2005 elle à produit 430TWh d’électricité nucléaire, 62,2TWh d’électricité à partir des ses centrales thermique et 57,2TWh d’électricité à base de ressources renouvelables (principalement hydraulique)
Quelles alternatives au nucléaire ?
Il faudrait avant tout promouvoir les économies d’énergie en incitant fiscalement les citoyens à réduire leur consommation d’électricité.
Le récent bilan- énergie exigible en cas de vente de bien va dans ce sens, mais il n’est pas suffisant, il faudrait forcer par des leviers financier les propriétaires à réduire leur consommation.
Les sources d’économie d’énergies sont nombreuses :
- Abandonner le chauffage électrique : entre un tiers et un quart de l'énergie produite est réellement utilisé pour chauffer l'air de la pièce.
Eteindre les veilles des appareils électroménagers : la veille de ceux-ci peut représenter 10% de la consommation électrique.
- Utiliser un couvercle pour faire bouillir de l'eau : pour faire bouillir de l’eau 3 fois moins d’énergie est nécessaire avec un couvercle.
- Remplacer les ampoules conventionnelles par des lampes fluocompactes : elles consomment quatre à cinq fois moins.
- Limiter la température intérieure d'une habitation à 19°C
- Acheter des appareils électroménagers étiquetés dans la catégorie A : en France, une politique ambitieuse dans ce domaine permettrait d'économiser plus de 12 milliards de kWh
- Remplacer les chauffe-eau électriques par des chauffe-eau solaires : un capteur solaire peut assurer 40 à 70% des besoins annuels d'eau chaude.
- Construire des habitations optimisant la récupération de la chaleur solaire : baie vitrée orientée au sud, murs bien isolé au nord, bonne isolation de toutes les parois.
Plusieurs moyens de production d’électricité sont viables: Énergie hydraulique, Énergie éolienne, Énergie solaire, Énergie de la biomasse, Énergie géothermique, Energie marine.
Il faut cesser la centralisation des moyens de production, diversifier et adapter les générateurs aux milieux et aux atouts du lieu dans lequel ils sont implantés.
C’est un grand chantier et cela nécessite un certain budget, mais comparé à ce que coutera le nucléaire sur des centaines de générations c’est forcément rentable à long terme.
La France en retard
Pendant des années la France à privilégié la recherche dans le domaine nucléaire, cela permettait de dépenser des fortunes sans avoir de compte à rendre grâce au classement secret défense de ces budgets. Certains on sûrement dû bien en profiter !
Aujourd’hui la France continue à nier le potentiel de ces nouvelles énergies. Un programme éolien de même coût total que le prototype EPR produirait clairement plus de courant à son apogée (2,3 fois plus), soit près de 24 TWh par an, contre 10 TWh pour le réacteur nucléaire.
De plus, une directive européenne invite les Etats membres à accroître sensiblement la part des renouvelables dans leur production énergétique. La France se doit, d'ici à 2010, d'atteindre une part de 21% d'énergies renouvelables dans sa consommation d'électricité. L'attentisme conservateur s'ajoutant aux pulsions pro-nucléaires de certaines administrations, notre pays prend un retard technologique considérable, retard qui se traduira un jour ou l'autre par un coût de licence que nous devrons payer aux Etats moteurs sur le sujet. Ce retard porte dès aujourd'hui préjudice aux pays en développement qui pourraient bénéficier, par effet d'apprentissage et économies d'échelle, d'un plus grand accès aux énergies renouvelables si seulement les pays développés comme la France en utilisaient plus.
6 commentaires:
Bonjour, je découvre votre blog bien fait et je vous signale une video rigolote sur la pollution en C02 par les batiments mal isolés.
Vous pouvez la trouver sur what tv.com sous le titre "100 millions de prouts".
Mais c'est très sérieux
Merci
Eric Ancian
Étrange ce que vous dites : « […] le chauffage électrique : entre un tiers et un quart de l'énergie produite est réellement utilisé pour chauffer l'air de la pièce ». Avec l'effet Joule, il n'y a pas de perte ! Ou par effet Joule… donc en chaleur ! :-D Et si on veut chauffer uniquement l'air, le plus rapide c'est le sèche-cheveux ;-)
"Acheter des appareils électroménagers étiquetés dans la catégorie A : en France, une politique ambitieuse dans ce domaine permettrait d'économiser plus de 12 milliards de kWh" : 12 milliards de kWh, ca fait 12 TWh : sur les quelques 600 TWH annuels de la France, ca me semble négligeable. De plus, chauffer par un autre moyen que l'électricité implique généralement du dégagement de gaz à effet de serre, ce qui n'est pas non plus souhaitable, alors que l'énergie géothermique n'est accessible qu'en certains endroits, et est généralement très dispendieuse. Il est notamment généralement considéré que les économies générées par les politiques d'efficacité énergétique peuvent, dans le meilleur des scénarios, équivaloir à l'augmentation de la demande en électrcité : cela implique de ne plus construire de nouvelles centrales (peu importe le type), mais en aucun cas, diminuer le parc de production. Finalement, les énergies renouvelables sont pour l'instant trop peu fiables et pas assez efficaces pour pourvoir aux besoins d'une nation entière - mise à part l'hydraulique (soit dit en passant, le potentiel hydraulique français est presque épuisé, et on ne peut certainement pas innonder des territoires comme ce qui a été fait au Québec). Mon avis est qu'il serait approprié de mentionner tous les aspects de la question,
"chauffer par un autre moyen que l'électricité implique généralement du dégagement de gaz à effet de serre"
Un rapport de l'ADEME précise que l'énergie électrique emet 3 fois plus de GES en période d'hiver qu'une source d'énergie local au fioul. Le relais par les centrales thermiques et les pertes pour acheminer l'énergie en sont la cause.
Je modère ce rapport dans le sens où il faudrait prendre en compte l'emission de GES du à l'extraction et l'acheminement du fioul. Cependant l'affirmation ci-dessus est une idée reçue.
Certains bilans officiels de la catastrophe de Tchernobyl sont de la désinformation, cf. par ex http://fr.discu.org/wiki/Tchernobyl_vu_par_l%27IAEA
"Pendant des années la France à privilégié la recherche dans le domaine nucléaire, cela permettait de dépenser des fortunes sans avoir de compte à rendre grâce au classement secret défense de ces budgets. Certains on sûrement dû bien en profiter !"
Ce qui explique que nous avons la seconde électricité la MOINS chère d'Europe derrière la Grèce...
Encore une fois, le VRAI soucis n'est pas la production d'électricité, mais le stockage... Et la les éoliennes utilisent des batteries, un procédé très polluant... Là où les centrales nucléaires utilisent les barrages hydraulique.
Pour diminuer fortement la production d'énergie, il faut trouver un moyen de la stocker.
Tant que EDF vous rachète l'énergie surproduite, vous ne vous posez pas trop ce genre de question, mais ce rachat n'est pas rentable et sans celui-ci, beaucoup de "solutions viables" deviennent inutiles.
Enregistrer un commentaire