La maison passive par sudotone
Quelques explications complémentaires issues de : http://naissancedenotremaisonpassive.blogspot.com
La "maison passive" est une appellation née en Allemagne il y a une vingtaine d'années. Il s'agit d'un concept de construction écologique, pour l'habitat comme pour les entreprises soucieuses de faire de substantielles économies de chauffage, tout en respectant l'environnement. Un cahier des charges très précis encadre cette nouvelle manière de vivre, selon le label allemand Passivhaus délivré par le Passivhaus Institut à Darmstadt.
Les critères d'une maison passive sont basés sur des normes énergétiques:
- Des besoins de chauffage < 15 kW/m²/an, alors que les besoins moyens en France sont de 250 à 300 kW/m²/an.
- Une étanchéité de l'enveloppe de n50 < 0,6 h-1 selon la norme EN 13829. Cela implique une construction extrêmement rigoureuse. En vue d’obtenir la certification, un test d’étanchéité dit Blower Door test doit être accompli.
- Une consommation totale en énergie primaire < 120 kW/m²/an. C’est une approche globale puisque celle-ci comprend les besoins en chauffage, refroidissement, eau chaude sanitaire, ventilation et électricité auxiliaire, éclairage, ainsi que les besoins énergétiques de l’ensemble des appareils électro-ménager.
Pourquoi maxi 15 kWh/m²/an de chauffage ?
Eh bien, parce que la pratique (et la théorie) montre qu’au dessous de cette valeur, une maison n’a plus besoin d’avoir de système de chauffage indépendant. Ce seuil annuel de 15kWh/m²/an correspond généralement à un besoin de chauffage instantané par l’air de 10W/m². La maison se chauffe “toute seule”: avec un besoin si faible en chauffage, la seule présence des habitants et l’énergie dissipée par l’éclairage et les appareils domestiques suffisent à chauffer le logement sur une majeure partie de l’année. Un appoint de chauffage pour les journées très froides est généralement prévu. Cet appoint peut se limiter à un simple chauffage de l’air si le seuil de 10kWh/m²/an est atteint. C’est pourquoi les “maisons passives” sont aussi appelées les “maisons sans chauffage ni climatisation”.
Le principe réside dans l'utilisation de la chaleur émise par le soleil, la chaleur humaine dégagée par les occupants du bâtiment (environ 80 watts par personne) et la chaleur produite par les appareils électriques (ordinateurs, télévision, four, bouilloir, grille-pain, frigidaire, congélateur, lave-vaisselle, lave-linge, sèche-linge,...). Ces sources de chaleur doivent être optimisées par une parfaite isolation, et même une étanchéité quasi totale de la construction. Le chauffage artificiel devient dès lors un simple apport occasionnel, voire inexistant dans certaines régions. La chaleur est récupérée par un système d'aspiration/ventilation à double flux “entrant/sortant”.
Comment parvenir à atteindre les critères nécessaires ? Voici quelques recommandations :
1) dans la mesure du possible faire une maison bioclimatique ayant une orientation au Sud pour maximiser les apports solaires passifs, et minimiser les ouvertures au Nord
2) minimiser les ponts thermiques
3) mettre en oeuvre une isolation thermique renforcée coefficient de transmission thermique U des parois extérieures < 0,15 W/m²K, soit une résistance thermique R > 6,66 Km²/W
4) avoir recours à des menuiseries hautes performances combinées en principe à dutriple vitrage (coefficient de transmission thermique Uw < 0,8 W/Km²)
5) employer une aération centralisée à récupération de chaleur / VMC double-flux(avec une efficacité > 80 %) dont la consommation électrique ne doit pas être supérieure à 0,4 Wh/m³ d’air transporté
Exemple avec une VMC double-flux haut rendement de 92% :
* en hiver... l'air neuf entre pré-chauffé grâce à l'échangeur haute efficacité; lorsqu'il fait 5°C dehors et 22°C dedans (cuisine, buanderie, salle de bain), l'air neuf entre à 21°C
* en été... lorsqu'il fait 30°C dehors et 21°C dedans, l'air neuf entre rafraîchi à 22°Cseulement
6) avoir recours aux énergies renouvelables (bois, solaire thermique…).
La France est encore très en retard sur ce programme par rapport aux pays scandinaves et à l'Allemagne : en 2009, il existait 10.000 maisons passives en Europe, et en France elles se comptaient sur les doigts des deux mains; en mars 2010, il y avait une centaine de maisons passives construites ou en cours de construction en France (4 sur toute la région Lorraine) dont une dizaine seulement sont certifiées Passivhaus.
Sans doute notre climat tempéré est-il l'une des principales raisons de ce manque de motivation. Pourtant, il faudra bien s'y mettre un jour, car la maison passive représente à ce jour la meilleure solution d'avenir pour construire «durable». En France, le Grenelle de l’environnement a planché sérieusement sur un plan progressif d'amélioration de la performance thermique. L’objectif est d’atteindre le Bâtiment Basse Consommation (BBC) en 2012, puis le Bâtiment Passif en 2020 (appelé à cette occasion BEPAS).
2 commentaires:
Trop de technologie dans ce genre de maison. Elle en augmente le prix. L'écologie, c'est la simplicité. La ventilation s'opère naturellement par de menues failles involontaires. Et que signifie une maison dans laquelle "il est déconseillé d'ouvrir les fenêtres".... Ce genre de démonstration à la technologie "m'as-tu vu" ne me convainc pas... bien au contraire.
Dans une maison passive on peut ouvrir les fenêtres, il manquerait plus que ça.
D'ailleurs nous avons franchi le pas, et avons construit la notre.
Plus d'infos ici : blog "naissance de notre maison passive"
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